Assiette des Islettes du XVIIIᵉ siècle : l’éclat du pourpre de Cassius, entre art populaire et raffinement alchimique

Dans un monde saturé d’objets “vintage”, rares sont les pièces qui incarnent à la fois l’histoire, l’art et la rareté. L’assiette en faïence des Islettes que nous vous présentons ici est bien plus qu’un élément décoratif : c’est une œuvre authentique du XVIIIᵉ siècle, exécutée à la main dans une manufacture lorraine désormais disparue… et rehaussée du légendaire pourpre de Cassius, pigment alchimique à base d’or.

Une assiette née sous Louis XV

La Manufacture des Islettes, fondée en 1764 en Argonne, a produit durant près d’un siècle des pièces de faïence à usage domestique et décoratif. Cette assiette date des débuts de la fabrique (1764–1774), en pleine période Louis XV – dite de “Transition”. Ce qui la rend unique :

  • Forme chantournée à assise plate
  • Décor central à la main : rose, bourgeons et feuillages
  • Couleurs limitées à trois tons, typiques de la première phase de production

Le pourpre de Cassius : alchimie et prestige

Le rouge profond qui orne cette assiette n’est pas un simple colorant. Il s’agit du pourpre de Cassius, un pigment issu d’une réaction chimique entre or dissous et étain, découvert au XVIIᵉ siècle. Ce pigment rare :

  • Était réservé à des usages nobles (vitraux, porcelaines royales)
  • Confère à la couleur une légère iridescence et une profondeur inégalée
  • Témoigne du raffinement technique des céramistes des Islettes

Son emploi ici sur une assiette populaire est à la fois étonnant et fascinant : un luxe discret dans un objet du quotidien.

Une pièce comparable à celles des musées

Cette assiette présente une analogie frappante avec des pièces exposées au Musée des Beaux-Arts de Reims — bien que celles-ci soient légèrement postérieures et comportent quatre couleurs. L’exemplaire étudié ici, en revanche, s’inscrit dans la toute première vague de production, ce qui renforce sa valeur historique.

Un conseil de présentation

Cette assiette mérite une mise en scène à la hauteur :

  • Cadre vitrine ou support mural discret
  • Éclairage indirect pour révéler les nuances du pourpre
  • Fiche patrimoine accompagnée, mentionnant l’origine, la technique et l’estimation

En conclusion

L’assiette des Islettes au pourpre de Cassius est un fragment d’histoire, une œuvre silencieuse dont les pigments parlent à travers les siècles. Elle incarne l’élégance populaire du XVIIIᵉ, le raffinement technique et l’alchimie d’un artisanat oublié. Une pièce rare, précieuse, et absolument irrésistible.

Cliquez sur l’image ci-dessous pour voir l’objet en boutique.

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